Agnès GOSSET

Agnès…

Tu viens de nous quitter si brutalement.
Ta disparition nous laisse dans un état de sidération et d’affliction profonde.

L’épilepsie qui t’a finalement fauchée si soudainement te guettait, sournoise, depuis longtemps. Malgré quelques crises épisodiques, nous avions presque fini par l’oublier.

Mais cette maladie, qui t’emporte aujourd’hui, s’apprêtait aussi à menacer gravement la santé de tes enfants, par le traitement qui t’était alors proposé.
Ce fut le début du long chemin de croix que toi et Dominique avez dû emprunter, dans l’espoir de voir un jour votre combat reconnu et réparé.

Pour donner un avenir à vos enfants, vous avez mené, tous les deux, un combat de longue haleine qui force l’admiration.

Vous avez su rester soudés face à l’adversité, aux embûches du quotidien, aux doutes et aux tourments.

Malgré tout cela, vous avez su faire fi des épreuves et tenter de mener une vie aussi normale que possible.
Nous avons ainsi pu profiter avec vous, de nombreux et agréables moments de partages en famille.

À toi Dominique, son mari…
Puisses-tu puiser, dans l’amour qui vous unissait, la force et le courage de poursuivre en son absence le chemin que vous aviez tracé.

À vous Julie et Raphaël, ses enfants…
Puissiez-vous continuer à avancer, portés par le souvenir de votre maman, de son amour indéfectible et de sa bienveillance.

À vous Christine, sa mère…
Puissiez-vous trouver la paix et surmonter cette immense douleur de voir partir son enfant.

À tous ceux qui l’ont connue et aimée, souvenons-nous…
Souvenons-nous d’Agnès.
Souvenons-nous de la belle personne qu’elle était. Parfois à fleur de peau, toujours profondément bienveillante.
Souvenons-nous de son sourire, de sa joie de vivre, et de son courage dans le combat mené aux côtés de Dominique.

Agnès, tu peux désormais reposer en paix auprès de ton papa. Ta famille et ta belle-famille ici réunies pour toi seront indéfectiblement aux côtés de Dominique, Julie et Raphaël.

Même si la tristesse nous envahit et que nos larmes coulent aujourd’hui, je veux terminer sur une note d’espérance, en pensant que l’amour sera toujours plus fort que la mort.

Adieu Agnès.

Pétillante, souriante, volontaire et combattante…


Ma loupiotte, tu étais de celles qui consacrent leur vie aux autres, à leur famille, à leurs enfants. Et cela, malgré cette foutue maladie qui, loin de t’affaiblir, avait renforcé ton rapport à la vie — et celui de tes proches. Tu en as tiré une force, une conscience aiguisée de la fragilité de l'existence, qui nous touche encore aujourd’hui.

Ton dernier combat, cette ultime crise qui t’a emportée bien trop tôt, nous rappelle cruellement que la vie ne tient qu’à un fil. Mais fidèle à toi-même, même dans l’épreuve, tu continues de nous transmettre un message : il faut profiter de chaque instant, avancer malgré les coups durs, et ne jamais renoncer.
Dans l’un de tes derniers messages, tu me parlais de Philippe Labro, qui s’en était allé ( expression que tu as utilisé alors) . Tu aimais son regard lucide et combatif sur la vie. Tu aurais voulu que, comme lui – et comme toi –, on se relève après chaque chute. Le titre de l’un de ses livres résume bien ce que tu pensais : Tomber sept fois, se relever huit. Un appel à s’accrocher, coûte que coûte.

Pour Raphaël, tu étais une Warrior — le mot est juste.

Agnès,ma sœurette, tu étais profondément indépendante. Tu aimais les vieilles choses, la nature et les animaux, comme notre frère et notre maman. La musique occupait une place particulière dans ta vie : tu t’étais remise au piano sur le tard, écoutait tes vinyles préférés, adorais Michael Jackson, Jean-Jacques Goldman… et même Michel Sardou (n’est-ce pas, Dom ! :-) ). Tu aimais les photos anciennes, les livres à caractère historique… mais restais toujours très connectée à l’actualité.
Tu étais vintage, comme dirait la Gen Z… mais aussi résolument moderne.
Méfiante parfois envers la nature humaine, tu n’en restais pas moins bienveillante. Tu avais du caractère — bien trempé ! Ce qui, il faut le dire, agaçait un peu maman… mais toujours dans un registre affectueux.
Aujourd’hui, Agnès tu nous manques . Mais tu nous laisses une leçon de courage, de ténacité, et d’amour. Tu 
n’aurais pas voulu qu’on se laisse abattre. Alors, relevons-nous. Et vivons. Intensément, librement, pour toi…

Ta liloute

Ma chère femme, ma « Poupouille », surnom que je te donnais dans nos moments de tendresse. Lorsque nous nous sommes rencontrés dans le cadre professionnel (ou plutôt re-rencontré car nous nous étions très probablement déjà croisés dans notre enfance lors d’un camp scout), j’ai été frappé par :
- tes longs cheveux noirs,
- tes yeux d’un marron profond presque noirs et pétillants de lumière (j’étais d’accord avec ton parrain Philippe qui disait de tes yeux qu’ « ils étaient noirs et transperçaient la lumière »),
- ton sourire.
Par la suite, j’ai appris à connaître ton épilepsie puis nous avons mis au monde 2 merveilleux enfants (atypiques du fait du traitement pour contenir ta maladie).
Notre long combat a alors débuté pour que nos enfants s’épanouissent et j’ai alors pu apprécier aussi ton grand courage, ta pugnacité ainsi que tout l’amour d’une mère et d’une femme malgré les difficultés. Dans notre combat, nous nous complétions bien.
Maintenant que tu as été soudainement appelée, et avec la fragilité dont je n’ai pris conscience que très récemment (j’avais besoin de me forger une carapace pour tenir toutes ses années), j’apprécie d’autant plus les dernières semaines pendant lesquelles, nous avons pu nous retrouver simplement en oubliant, pour un temps, les difficultés du quotidien, te parler de cette armure qu’il était temps que je transperce. Tu as su m’écouter et m’apporter toute ton aide et ta compréhension ; tu as pu aussi profiter quelques moments avant ta disparition de moments privilégiés avec ta famille (notamment ton voyage en Sicile avec ta maman).

Notre combat n’est pas tout à fait terminé (et à vrai dire d’heureuses nouvelles concernant l’avenir de notre fille Julie sont arrivés hier) ; je te fais la promesse de le poursuivre jusqu’au bout pour offrir un meilleur espoir à nos enfants et aussi de continuer à prendre soin de moi.

A ma sœur, à notre sœur,

Agnès,

Tu étais notre sœur, tu étais la petite sœur, celle qui était arrivée en dernier dans un trio de naissances bien rapprochées : Damien, Céline et Agnès, surnommée la petite « Yaya ».
De ce fait, nous avons partagé une enfance commune marquée par de bons moments plus ou moins tumultueux. En famille, comme à l'école, et au scoutisme, tu n'étais jamais bien loin de nous, avec ton caractère bien trempé et tes allures de « garçon manqué ». Et oui, c'était ça aussi « la petite Yaya ».

Et puis plus tard, tu as pris le large, d'abord au Havre pour tes études, puis en région parisienne, pour des raisons professionnelles. C'est alors que tu as connu Dominique celui qui allait devenir ton mari et le père de tes enfants. Pour nous, il n'était d'ailleurs pas totalement inconnu. Ensemble, vous aviez alors fait le choix de vous implanter dans la région de Rennes, dans un espace qui avait le mérite de concilier la vie de famille et la vie professionnelle.

Pour autant, ton existence était loin d'être un long fleuve tranquille. La maladie et les soucis de santé ne t'avais pas épargnée. Cela remontait à loin et Dominique n'en ignorait rien au moment où il t'a rencontré. Les crises épileptiques, il y a longtemps qu'elles auraient pu t'emporter, et tes enfants en ont été indirectement des victimes.

Ce qui t'es arrivé, cette disparition subite, n'est donc pas totalement un hasard. Et pourtant, ces derniers temps, et depuis un bon moment, rien de le laissait prévoir. Lorsque le ciel t'a donc rappelé de manière inattendue et brutale, nous nous sommes donc retrouvés désemparés.
Nous voici alors bien seuls sans toi. Ton absence va faire un vide. Alors, pour surmonter cette épreuve, nous tenterons de nous inspirer de ce qui faisait ta force face à la maladie et du message que tu portais alors : « profiter de chaque instant, avancer malgré les coups durs, et ne jamais renoncer ».